Le Spleen de la Nicotine [PV Lily.]

La pièce s'envole vers le plafond en tournant sur elle même à une vitesse impressionnante, puis Alenn la rattrape d'un geste adroit avant de la plaqué sur le dessus de sa main. Devant lui, Archimède observe attentivement sa main avec un air éveillé. Sa queue de lionceau battait l'air avec un tempo assez lent, il savait très bien que...

"Pile, j'ai gagné."

Que Pierrot était le pire tricheur qu'il puisse avoir sur terre et qu'il ne perdrait à rien. Surtout pas au Pile ou Face. Il avait dû donner un tour de main au dernier moment pour faire perdre le fléreur, celui-ci poussa un miaulement sourd, les oreilles en arrière. L'animal serait sans doute un des dernier a pouvoir se faire plumer par Le Gamin, et celui-ci le savait bien, il soupira un peu puis remis sa pièce dans sa poche. Il se releva tandis que le fléreur sautait sur son épaule.
Que l'on s'ennuyait ici. Lily, l'observait du haut de sa silhouette fine et anguleuse, cigarette aux lèvres. Alenn aimait pourtant y glisser ses mains, quel Gamin pourrait resté tout autant amoureux depuis douze ans ? Douze longues année à porter cette amour comme un boulet, tirer sur la chaine sans jamais qu'elle ne se casse. Mais cela était si agréable lorsqu'il atteignait son but. Damné, maudit, Alenn était voué à un enfer perpétuel malgré ses mains blanches et son air ingénu. Il la regarda un instant puis eu un sourire amusé, drôle d'endroit pour un rendez vous. La maison tremblait, agité par les pitreries de Peeves qui y avait trouvé refuge.

Le Clown fixa le ciel et regarda à nouveau son "amie."

"Un boulevard sur le chemin de nos vie. Demain, tu t'envoleras, je te connais pour ça."

Il s'assit sur le perron sans la quitter des yeux, il posa son chapeau haut de forme à coté de lui. Il sortit à son tour une cigarette qu'il alluma l'air désinvolte, puis il en tira une bouffé, très calmement.

"Et toujours la même réponse. Pour la même question. Tu ne veux toujours pas ?"

Car leur union serait celle de deux nomades. Car tant qu'elle n'aura pas dit oui, Alenn ne prendrait tout cela que pour un jeu, et la tuerait par jalousie.

Dans le vacarme de la cabane Lily n'émettait aucun son. Pour une fois. On se chargeait pour elle d'occuper l'espace. Peeves avait toujours sû faire et lorsqu'elle mourrait elle serait un esprit aussi frappé que frappeur. Proposerait un concour à Peeves et continurait à hanter cette terre.
Un cercle de fumée quitta l'arrondi de ses lèvres pour aller s'évaporer devant le museau du flereur. Une oscillation de sa queue plus agacée qu'une autre fit sourire Lily. Archimède gagnait toujours.
La gardienne enfonça ses mains dans les poches de sa redingotte. L'habit déchiré accentuait l'air un peu fou de la jeune femme. Cigarrette au bec, son visage disparu derrière un nuage de fumée.
Allen évoqua son départ. Lily haussa les épaules. Les yeux baissé, c'était quoi cette façon de parler ? La deception ne perçait jamais dans les paroles du clown, c'était elle l'exigeante. On inversait pas les rôles sans la prévenir.

" Enchanté, je suis Léon Cleveland."

La main gauche tendue vers son acolyte. Si elle devait quitter ce boulevard peut être que Léon pouvait accompagner Alenn plus longtemps qu'elle ? Le regard de Lily était mêlé d'innombrales émotions contraires. Des envies et des idées se bousculant dans cette mer verte et agité.
Douze ans, elle le regardait près d'elle en s'en allant. Tout aurait été tellement plus simple si elle n'avait été qu'une simpel groupie du tombeur qu'il avait été durant leurs dernières années.
Léon souriait, attrapa la main d'Alenn et la serra energiquement. Une poigne d'homme dans une main de femme caractérisiée par sa finesse. Ses doigts volèrent vers sa bouche afin de faire tomber la cendre accumulée au bout du cylindre.

" Arrêtes de fumer, tu vas te tuer. Ça serait ennuyeux. Poudlard verrait ça comme un echec face à la malediction."

Un sourire au bout d'un filet de fumée.

" Je me trouverais désarmée face à ta pierre sans épitaphe. " Allen Sullivan, l'enfant de Lune qui voulait manger du Dragon" "

Douze ans qu'il trainait l'amour de Lily comme un vieux compagnon. L'air désinvolte, comme n'y attachant pas plus d'importance qu'a un vieux chapeau. Chapeau qu'il mettrait chaques jours, d'hiver ou d'été.
Et Lily qui répondait "abricot" à "Tu m'aimes ?". La gardienne fixa le fléreur sur l'épaule de son "ami".
Lily fixait Archimède. Archimède se moquait. Elle lui tira la langue.
Pour une fois qu'elle ne répondait pas par la négative, le résultat était le même. Après tout la bibliothécaire était jolie et ne risquait pas de se faire manger chaques jours de sa vie. Quoique, les livres de Poudlard vous savez.... Lily détestait la bibliothécaire de Poudlard. Il jouait et elle trichait en jouant l'indifférente.

Lily lui avait déclaré la guerre à douze ans et parait-il qu'on ne s'arrange pas en vieillissant.

" Enchanté, je suis Léon Cleveland.
-Livious Valafenn, pour vous servir."

La buée de Septembre embrumait l'esprit du Clown. Léon l'accompagnerais donc encore un moment, il leva les yeux vers le ciel. autour d'eux, les feuilles rousses se détachaient des arbres pour virevolter jusqu'au sol et y déposer un dernier soupir. Le vent, comme l'Ankou mythique, se faisait grande faucheuse et d'un coup fit remonter dans son jeu horrible les mortes dans un tourbillon minuscule mais qui fit l'effet d'un mixer dans l'esprit du jeune sorcier. Léon et Livious, eux. C'était prévu. Cela plairait peut être plus aux spectateur que cette histoire d'Amour sans fin qui faisait soupirer le vent lui même. Archimède restait comme nouveau spectateur et semblait ne pas s'en lasser pourtant. L'étrange personnage.
Peut être devrait-il être renommé à son tour ? Sir MacBury irait si bien avec son air.

Alenn écrasa la cigarette à coté de lui tout en écoutant Lily parler. Sa mort ? Peu lui importe, quand il ne sera plus là, il ne pourra plus la voir pleurer. Alors peut être q'Alenn mourrait pour elle, il leva les yeux vers Lily. Son regard était lointain, perdu dans les immenses contrés du rêve éveillé. Non, Alenn n'avait changé, sinon ce corps qui avait grandis comme un élastique que l'on étire.

"Quel goût peut bien avoir un dragon ?"

Un gout d'aventure, de victoire peut être ? Mais pourquoi parler au conditionnel. Si Alenn décide de tuer un dragon, il le tuera. Foi de Sullivan. Et s'il meurs, ce sera pour de faux, pour faire peur à Lily et qu'elle le baffe quand il se relève. Le Clown ne mourra jamais.

"Une boite en carton pour une si grande stèle."

Une goutte d'eau tomba parmi les feuilles mortes, suivit de peu par la suivante. La pluie commença, alors. Dans un grand roulement de tambour. Un orage d'automne. Lily ne bougeait pas, elle restait sous la pluie, rien d'étonnant, il se releva tandis qu'Archimède descendait de son épaule et il s'avança vers Lily. Dans la tempête naissante, son chapeau était resté à coté du Fléreur. Ses cheveux battaient contre ses tempes, il lui fit une révérence comme à une grande reine, et la regarda, sans plus rien dire.

Léon leva un sourcil. Un sourire en coin, malicieusement étrange, fit basculer sa cigarette vers le vide. L'attrapa entre l'index et l'annuaire, recracha un nuage goudroné.

" Pour me servir ? Vraiment ? Les formules de politesses sont réellement d'insolante tentation si vous voulez mon avis."

Quel provocateur ce Léon. Lily en sourit. Les feuilles s'amassaient à leur pieds. Ce n'était pas le vent, c'était Peeves qui leur confectionnait un tapis rouge. Il savait bien que Lily n'aimait pas qu'on ceuille les coquelicot. Il faisait docn en conséquence. Il vennait en aide à son acolite. Alenn Sullivan, celui qui s'était mit Peeves dans la poche.
Le goût d'un dragon ? Léon haussa les épaules en signe d'ignorance avant de coincé sa cigarette en fin de vie entre ses lèvres.
Lily savait bien, elle, le goût des Dragons. La liberté, la puissance et la victoire. La poésie et l'étrangetée aussi. Alenn aurait beaucoup aimé le goût des Dragons. Oui, il aurait beaucoup aimé si Lily l'avait laissé en approché un. Elle savait bien qu'elle ne pouvait pas le laisser approcher de tels créatures ! Si elles perdaient à pile ou face elles seraient bien capable de le faire craquer entre leurs crocs. Ce n'était réellement pas raisonnable. Lily avait finit par comprendre le sens de ce mot à force de l'entendre sortir de la bouche maternelle. Elle n'aimait seulement pas le son qu'il émétait acordé à son prénom.

" Je veux rester ta seule addiction."

Comme pour démentir son regard se posa sur le mégot écrasé. Elle sourit, l'air d'abandonner.

"Du moins je ne veux pas avoir plus de conqurentes que je n'en ai déjà."

Et maintenant, on lâche les gouttes d'eau. Le sourire de Lily s'élargit jusqu'à abandonner la cigarette déjà éteinte. Chute interminable vers une mort certaine, après la noyade vous voilà démenbré. J'en suis désolée. Immobile. La vie sous la pluie. Sous l'orage. Quand tous se ruent dans des endroits sec, quand on s'enferme. Le monde vous appartient alors.
Alenn s'inclinait déjà face à elle. Au revoir Léon, Lily reprennait les commandes.
Chaque mèches de ses cheveux laissait tombé une lourde goutte de pluie. Déjà leurs vêtements étaient trempés, déjà Lily frissonait. S'emparait des mains d'Alenn. Leurs peaux glissaient l'une contre l'autre. Rapprochant leurs corps elle l'entrena dans la valse de son orage. Souriant dans le creu de son cou.

Alenn avait anticipé cette attitude ? Certainement, sinon pourquoi se lever dès les premières gouttes ?

Deux fous dansaient sous la pluie sur le péron de la Cabane Hurlante.
Deux fous, deux enfants.

Alenn n'anticipait rien. Pas avec Lily.

Lily était un univers parallèle pour l'esprit du Clown, la collision avait provoqué un énorme trou noir, où ils étaient emportés tout les deux. Plus personne ne pouvait les atteindre dans cette bulle, personne n'aurait osé s'y aventurer de toute manière, elle sentait le danger.Le danger pour quiconque ne saurait pas s'y prendre avec Lily ou Alenn aurait été emporté comme une ferme du Texas sur le chemin d'une tornade. Eux même tourbillonnaient ensemble, vers les étoiles, où Alenn avait dressé un palais enfantin, pour une personne qu'il aimait.
Alenn n'avait pourtant jamais dis : "Je t'aime." a Lily, jamais sans jouer, jamais vraiment. Never.
Car si le mal avait décidé de se montrer immortel, j'ai la mauvaise nouvelle nouvelle d'annoncer que la joie et l'Anarchie n'attendaient qu'un mauvais pas de celui-ci pour le pousser dans l'abime. Comme des lâches, des voleurs, des vils. Les deux acolytes étaient de vils voleurs, ils voleraient tout, ils dépossederaient le monde pour eux même et leurs convictions. Ils avaient oubliés la notion du Bien et du Mal dans un tiroir, un tiroir de commode fermé à clé. Archimède l'aurait avalé, et elle s'est ,à présent ,dissoute. Introuvable. Vous n'allez tout de même pas démonter le buffet à coup de hache pour une simple histoire de réalité ?

Le Clown faisait tourner l'étoile dans ses bras. La piste du cirque était belle. Il sentait son cœur battre la chamade, comme un air de tango cardiaque. Il fit tourner Lily, imaginant une robe invisible tournant autour de ses hanches. Puis après un petit temps de danse folle et enfantine, il s'arrêta un instant. Et regarda ces yeux , tout cela resterais sans doute un jeu, à jamais. Qu'avait-il à vouloir un peu de sérieux ?

"Je suis stupide."

Ses paroles dégoulinèrent avec la pluie, le long de son menton. Il embrassa Lily sur le front et recommença à la faire tourner sur elle même avec un sourire mécanique.

» Lily Northfell